Si vous vous posez cette question, c’est que vous considérez votre équipe ou quelques personnes qui en font partie, comme insuffisamment motivées.
Pour sortir d’une interprétation nébuleuse, rendons autant que possible le concept de motivation concret et gardons à l’esprit qu’il n’y a ni méthode, ni vérité absolue. A chacun ses croyances et son ressenti sur ce sujet.
Deux questions préalables méritent d’être posées avant d’aller plus loin : pourquoi une personne est-elle en « sous-motivation » ? Quels sont les indicateurs qui vous permettront de l’estimer motivée ?
Pourquoi une personne n’est-elle pas motivée par son travail ?
Ce qui motive un individu, étymologiquement, le met en mouvement, se trouve là où il prend du plaisir. A l’inverse, il y a peu de chance pour que je sois motivé à faire quelque chose dont je ne prends aucun plaisir.
La question de la motivation peut être remplacée par celle du plaisir : comment faire en sorte que les individus prennent du plaisir au travail ?
Les réponses sont évidemment multiples et propres à chacun avec un premier point commun : le sens.
Le sens
Si je peux donner du sens à mon travail alors j’éprouverai une première satisfaction, au moins celle d’être utile à quelque chose. Pour certaines personnes et certaines tâches, le sens conduira directement au plaisir.
De nombreux chercheurs depuis les années 1950 ont montré l’importance de la reconnaissance dans les besoins fondamentaux de l’être humain. Le sens de son travail lui permet d’en mesurer sa contribution pour une mission qui lui est supérieure. Il se sent ainsi reconnu par autrui pour ce qu’il fait.
Pas de sens, pas de plaisir. Pas de plaisir, pas de motivation. Plus il y a d’absence de sens, moins il y a de motivation, jusqu’à ce qu’il y ait démotivation. Là, les ennuis pour le manager vont réellement commencer.
L’autonomie
Le deuxième point qui permet de trouver de la motivation est l’autonomie. Peut-on éprouver du plaisir dans un carcan ? Je ne le crois pas. La personne doit être suffisamment autonome, c’est-à-dire le plus libre possible, pour réaliser ses missions dans le cadre règlementaire de son entreprise. Nous sommes ici sur le terrain de la responsabilité où chacun est responsable de ce qu’il fait.
La manager étant lui aussi responsable de ce qui se passe dans son équipe, c’est en étant clair sur les objectifs et leurs moyens qu’il responsabilisera ses collaborateurs.
La relation
Le troisième point qui permet de trouver du plaisir au travail est la relation que les gens ont entre eux et plus particulièrement, la relation entre le manager et les collaborateurs. Aimez-vous la compagnie des gens qui vous ignorent ? Et celle des gens qui vous font souffrir ? Si l’environnement de travail favorise des relations sereines, si les personnes peuvent se faire confiance, s’entre-aident et sont aimables entre-elles, elles viendront travailler avec le sourire. Certains feront de la qualité relationnelle la condition prioritaire pour trouver de la motivation dans leur travail. Pour d’autres ce sera le sens ou l’autonomie.
Le manager a un rôle essentiel dans la qualité de sa relation avec ses collaborateurs. S’il s’enferme dans une tour d’ivoire, la communication et les relations seront pauvres. S’il sait donner des signes de reconnaissance sur le travail effectué, dire ce qui va et ce qui ne va pas, il créera un lien avec son équipe.
En résumé, les premières sources de motivation sont : le sens, l’autonomie, la relation. Ce sont trois éléments nécessaires au plaisir au travail et pas toujours suffisants, selon la nature même du travail.
Comment serait mon équipe si elle était motivée ?
Les réponses sont dans les représentations des managers, variables en fonction de leurs exigences. Aussi chacun devra, dans la mesure du possible, décrire sa vision avec précision, d’une équipe motivée et mesurer le chemin à parcourir pour s’y rendre. Les balises se construisent autour de deux questions : Qu’est-ce que je fais trop ? Qu’est-ce que je ne fais pas assez ?
Comme je l’ai écrit plus haut, il n’y a pas de vérité absolue ni de recette miracle. Les considérations du manager sur ce que devrait être un collaborateur motivé lui appartiennent et ne sont pas forcément concordantes avec celles des concernés. D’où la difficulté de motiver.
Lorsqu’ au cours d’une intervention un manager me demande ce qu’il doit faire pour motiver un collaborateur, je lui réponds volontiers, avec une amicale provocation : « rien ». La motivation est principalement intrinsèque. La question alors est de savoir quelles sont les conditions à mettre en place pour que mon collaborateur trouve sa motivation.